Mercredi 28 Juillet Aberlour Ce matin, j’ai

3 août 2010

Mercredi 28 Juillet Aberlour Ce matin, j’ai

Mercredi 28 Juillet

Aberlour

Ce matin, j’ai rendez vous à Aberlour. Je laisse Max chez nos chers amis et je me rends seule à la distillerie. Un grand moment m’attends. C’est une visite un peu particulière et aussi bien plus chère que les précédentes, mais elle vaut le détour !!

Julian notre hôte nous accueille dans un grand salon où nous sommes invités à nous assoir. Nous sommes quatre avec notre guide et nous faisons tous connaissance, quelle bonne idée pour rompre la glace de bon matin. Il aurait peut être manqué un café à ce moment, mais au lieu de ça un verre de Single Malt Aberlour 12 ans à fait l’affaire.

La Suède

, l’Ecosse,

la France

et même l’Angleterre (par Julian) était représenté autour de la table. Vous n’êtes pas sans ignorer l’amour que les Ecossais portent aux Anglais ! Je trouvais juste ironique que cette délicieuse visite soit organisée par un anglais !

Une heure et demie d’histoire pour se mettre en jambe.

Nous voici arrivé dans les Highlands, aux alentour du XVème siècle, à l’époque où la distillation était légale et non taxée !! Dans chaque maison ou presque on distillait ses grains. En 1644, la première taxation sur cette eau de vie prend vigueur afin de créer une armée.

Le tonneau va faire son entrée vers 1700 et l’on commence à conservé la boisson.

1707, l’union entre l’Ecosse et l’Angleterre va entrainer plusieurs interdits.

La phase illégale de la distillation commence. Imaginez ces grandes étendues de bruyère vallonnées parsemées de milliers d’Ecossais en train de distiller leur propre whisky !! Belle époque…

La première licence de la région est achetée en 1823 par Georges Smith le fondateur de Glenlivet. La distillerie Aberlour sera construite en un an de 1879 à 1880.

Deux grands facteurs du développement du whisky se déroule à cette époque, 1850. La « Queen Victoria », reine d’Ecosse, boit du whisky, mais de plus le phylloxera ravage le vignoble français et les anglais n’ont plus à boire !! Cette boisson devient alors à la mode. Après des hauts et des bas le whisky est aujourd’hui l’un des alcools les plus consommée dans le monde !

Pour continuer notre découverte nous partons faire le tour des lieux. C’est la « Silence Season », c'est-à-dire le moment de l’année où les alambics ne fonctionnent pas, où tout le monde par plus ou moins en vacances. Cette période change d’une distillerie à une autre mais la plupart du temps c’est durant la saison d’été, quand il y a moins d’eau (soit disant) ! La visite est intéressante mais nous revenons rapidement au salon pour une tout autre dégustation !

Totalement nasale, elle consiste à nous faire comprendre pourquoi l’on coupe la deuxième distillation en trois parties,

la Tête

, le Cœur et

la Queue.

’ai trouvé cet exercice ludique, original et extrêmement intéressant !

Quatre verre devant nous :

Tête à 94 % vol, totalement transparent : Extrêmement puissant à sentir, on décèle quelques arômes de caramel derrière ceux d’esters. Il contient beaucoup de cuivre.
Début du Cœur de chauffe 74 % vol, totalement transparent : Nez plutôt agréable, les fruits font leur apparition, l’alcool reste bien présent.
Queue, totalement transparent : Nez repoussant de grain, de ferme à la limite d’un fromage oublié trop longtemps.
Le quatrième exemple était un échantillon de contrôle, plusieurs Cœur de chauffe : Le nez est plus léger dans l’ensemble, beaucoup de fruits frais et de fruits des bois, en particulier les baies de cassis.

Julian verse de l’eau dans chaque vers, elle nous montrer la pureté, à leur différent stade, par la vue, les moins pures deviennent troubles et par l’odorat où les défauts de chacun s’accentuent. Belle expérience.

Nous continuons ensuite par la réelle dégustation d’un Spirit et de trois Whiskies, accompagné chacun d’un chocolat particulier.

Le premier accord Chocolat / Eau de vie proposé :

Un Spirit qui titre 65.7% vol, totalement transparent : Nez de grain, légèrement floral mais dominé par le cassis. En bouche beaucoup de puissance mais très jolie fin bouche, belle longueur.

Gellée de cassis enrobé de chocolat blanc finement craquant ; L’alcool vient en second et met valeur le fruit de l’eau de vie et de la gelée. Accord est réussi à la perfection et permet d’apprécier un alcool difficile à déguster par lui-même.

Aberlour 14 ans Single Cask 59.6% vol en fûts de Bourbon : Couleur or brillant, le nez part sur les arômes de bois, de vanille et de fruits exotiques si typiques aux fûts employés. La bouche est un peu sauvage et brutale, l’alcool mène la danse.

L’accord est proposé avec un chocolat noir épais et amer, fourré d’un fondant à la mandarine. La puissance du chocolat noir et de l’alcool propose une belle rivalité, un peu trop agressive à mon goût.

Aberlour 15 ans Single Cask vieilli en fûts Sherry : Couleur orangée, brune tirant vers le rouge. Mon nez s’emplit d’arôme de Noël, orange confit, chocolat, épices chaudes. L’attaque en bouche est plutôt légère, elle se développe sur la générosité, chaleur qui emplit le corps et le cœur.

On me suggère de le gouter avec une orangette. La bouche est sans dessus dessous et je perds mes reperds. Par contre la fin de bouche amène beaucoup d’élégance et de sagesse.

Aberlour 18 ans 43% vol (70% Sherry Cask et 30% Bourbon Cask) : Belle couleur orangé brune. Nez racé et élégant, on se perd à essayer de chercher les arômes et les sensations, des fruits mûrs, des épices, de la fraîcheur… La bouche est tout en souplesse et en rondeur, l’alcool s’est égaré en chemin !

Abricot confit plongé dans une fine couche de chocolat noir coquant. L’abricot amène cette petite pointe d’acidité qui réveille la bouche, le reste n’est qu’une caresse délicieuse. Bravo ! L’échange des saveurs et des textures et très juste.

Il manque seulement le feu de cheminée et le reste de la boîte de chocolat… !

Comme aujourd’hui rien n’est trop beau, nous achevons notre tour par une Warehouse (Chais) ou nous avons le privilège de déguster un whisky sur fût de Sherry !! Il n’a que 7 ans et il est pourtant déjà vêtu cette belle robe brune. Le temps n’est plus à la dégustation mais à la contemplation. Le lieu et le calme qui y règne impose une certaine humilité… je suis en train de boire une part de

La Part

des Anges !

J’AI APPRECIE : Absolument tous ! Entre autre l’attention, la simplicité, la franchise, l’humour de Julian. D’avoir aborder le whisky d’une autre manière.
JE REGRETTE : Que Maxime n’est pas pu m’accompagner

Pour continuer notre merveilleuse journée et soirée avec Jean et Paulo, nous nous échangeons nos adresses respectives. Après quelques verres (bouteilles ?) de whisky et de grandes embrassades, nous regagnons Helmut! Demain il fera jour...espérons!