Association Kombitrip

Dimanche 15 Août

Ardbeg

Le temps limité par le ferry du retour nous contraint consacrer une partie de la sainte journée à la dégustation. En ce jour sensé être placé sous le signe du repos, nous nous rendons à Ardbeg. La visite est menée par une jolie blonde qui se présente en tongs, avec une bouteille d'eau à la main et ses lunettes de soleil dans les cheveux. Dans un discours clair visant à être compris de tous, elle nous parle de l'histoire des lieux, des difficultés passées de l'entreprise, et des propriétaires successifs. La visite s'enchaîne rapidement, la distillerie est charmante, modeste, et implantée dans un décor de rêve. Sur les 7 échantillons disponibles, nous en dégusterons deux :

1. VIGEADAIL, 54.7% : Couleur soutenue, nuances orangées. Nez puissant de raisin et d'orange confits, de chocolat noir et de notes salines reliées par une fumée distinguée. Bouche à la fois aérienne et intense dotée d'une très belle persistance.
   
   
2. BLASDA, 40% : Clair et limpide. Nez sage alliant le grain, la fleur et le camphre. Bouche fluide et féminine au final citronné.
   

• NOUS AVONS APPRECIE : Une excellente visite marquée par la détente et la simplicité, de beaux Whiskys à l'identité certaine, et un espace restauration proposant des plats d'un excellent rapport qualité / prix.
• NOUS REGRETTONS : De ne pas savoir ce que raconte un Ardbeg à l'âge avancé ?

Samedi 14 Aout

Lagavulin

Une seule dégustation en ce jour, Lagavulin. Pas besoin d'en dire plus, vous connaissez déjà l'enseigne. Comme noustombons à la mauvaise période, nous ne visitons pas la distillerie et nous contentons d'un diaporama. Les clichés sont présentés sans ordre logique et semblent plus aptes à figurer dans un rapport de stage que dans une visite virtuelle visant à promouvoir les lieux. C'est ainsi qu'entre la salle des alambics et la salle de maltage apparait inopinément le staff de 1930...

Pour couronner le tout, ces images nous sont expliquées par une guide qui ne prend pas la peine de se présenter et qui, subissant elle même les défaillances de l'entreprise, doit s'assoir le temps de la visite sur un fauteuil auquel il manque un pied. A retenir qu'un autre membre du staff est venu la couper en pleine présentation pour lui proposer un thé. Passé un vague discours sur le Solum Loch et le Dungraig Castle, nous avons l'opportunité de goûter 2 échantillons :

1. LAGAVULIN NATURAL CASK STRENGHT, 52.5% : Couleur merisier, mat. Nez complexe : tourbe, médecine, iode. L'élevage tarde à se faire sentir. Bouche guerrière et dure. Bonne persistance.
   
   
2. LAGAVULIN 93, 43% : Encore plus sombre. La tourbe et les herbes médicinales se précisent et la banane fait son apparition. La bouche est moins brutale mais demeure sévère. Il nous est possible de déguster autre chose mais nous déclinons l'invitation. 
   
   

• NOUS AVONS APPRECIE : D'être à même d'analyser autant d'échantillons que nous le voulions.
• NOUS REGRETTONS : Une visite de plus chez DIAGEO. 

Kilchoman, le même jour...

Perdue à la fin d’une route étroite et sinueuse, cette minuscule distillerie à ouvert ces portes seulement en 2005. Une entrée centre équestre, une entrée visite, magasin et restauration, on ne chaume pas par ici !

Toute jeune cette installation n’en reste pas moins très traditionnelle. La visite commence par la malterie, tout est malté sur place avec une majorité de producteurs d’orge locaux. Ça commence à nous plaire, les odeurs de biscuits ou de gâteaux au four envahissent mes narines, comme chez maman ! Le grain est en train d’être retourné sous nos yeux, quel plaisir de voir des hommes travailler et pas des machines. On continue en traversant la salle des alambics, tout reste simple et à taille humaine. Petite note étonnante le « Spirit safe » était ouvert, alors qu’il est tout le temps cadenassé, pour cause de buée apparemment, étrange ! La seule Warehouse est apparemment remplie depuis les cinq années de productions et nous en profitons pour faire quelques prises. Mais qu’allons nous déguster ?

1. Kilchoman Single Malt Summer 2010 Release 43% vol : Agé de seulement 5 ans le Malt a une couleur très claire de paille. Le nez d’ailleurs rappelle le foin, des notes herbacées et de fumée sèche. La bouche arrive avec violence et puissance, comme un cheval au galop. L’alcool donne le fond et les nuances de fumée la forme. Comme un enfant turbulent, qui à besoin de plusieurs années avant de s’assagir, cette cuvée mériterait de la patience.

• NOUS AVONS APPRECIE : l’effort du maître des lieux à créer une distillerie à la taille d’une ferme, comme il y en avait des dizaines voilà 50 ans.
• NOUS REGRETTONS : la jeunesse de l’eau de vie proposée.

Nous finirons notre belle journée de dégustation face à la plage, devant le couché de soleil. Quelle vue de ce Helmut !  

Vendredi 13 Août

Bruichladdich

Vendredi 13 nous porte chance, les distilleries sont ouvertes et nous commençons par une particulièrement bonne. Nous sommes un peu pris par le temps nous nous consacrons ici à la dégustation sans faire la visite, qui je pense, néanmoins, devait être sympathique. La découverte n’en reste pas moins extrêmement agréable.

1. Bruichladdich 18 ans finit en fût d’Yquem, 52,4% vol : Couleur jaune clair brillant. Le nez est charmant et fruité, fleur, amande, pomme, pêche… l’alcool et très discret et la bouche commence en douceur pour s’évaser et finir avec une pointe de chaleur réconfortante. C’est un vrai poème !
2. Bruichladdich Infinity 3 Edition 3-10 50% vol : Jaune, brun brillant. Le nez me laisse interrogative. La tourbe commence le ballet, vient ensuite quelques fruits à chair jaune qui amènent la rondeur et l’élégance, les fruits secs grillés termine la danse. L’alcool, où est-il ?

Douceur et brutalité se mêlent et s’emmêlent, la tourbe se joue des fruits et l’alcool vient discrètement relever la discussion.

• NOUS AVONS APPRECIE : la finesse et l’élégance des échantillons, le soin prononcé des packagings aux couleurs de la mer, qui savent de plus rester simple et authentique.
  
  
• NOUS REGRETTONS : De ne pas avoir enrichit notre journée d’un visite des lieux.

Jeudi 12 Août

Islay, prononcé [ A-Ila]

La traversée du bateau fut éprouvante et pénible pour mon estomac et moi qui ne supportons pas le moindre bercement de la mer ! Deux heures et vingt longues minutes plus tard nous roulons sur terre ferme. Nous avons choisi de partir avec Helmut, pour ne pas le laisser seul, il est de plus d’une aide primordiale pour arpenter toutes les côtes de l’île à la recherche de la précieuse eau-de-vie.

La nuit est bienvenue. Le Lendemain, enthousiasmés par notre charmante île nous décidons de partir de bonne heure pour découvrir un maximum de choses. Malheureusement, ce jeudi 12 Août n’était pas de bon augure pour le whisky. Une première, une deuxième, une troisième distillerie, toutes sont fermées. Et pour cause c’est le Islay Show ! Le Islay quoi ? Interrogatif nous arrêtons une jeep rouge sur un chemin serré pour lui demander des explications. C’est une foire aux animaux, il y a des vaches, des moutons, des chevaux même, nous nous y rendons vous pouvez nous suivre, affirment-t-ils. Demi-tour pour nous, ce n’est définitivement pour aujourd’hui que nous allons déguster avec nous papille, mais plutôt avec nos yeux ! L’entrée nous coûte 5 ₤, comme tout Islay s’est donné rendez-vous ici, nous y resterons la journée.

Veaux, vaches, moutons et béliers ; chevaux et poneys Shetlands, mais aussi tracteurs de collection, animations en tout genre, sculpteur à la tronçonneuse, bucherons, concours équestre tout est réuni sur ce vaste champs pour nous faire passer une journée pleine de surprises et de distractions.

Nous n’avons certes pas beaucoup avancé sur notre projet, mais c’est agréable d’être emporté dans une foule de ruraux, habitants de cette magnifique île.

Pour terminer la journée Max décide courageusement de prendre un bain de mer ! Mais qui lui a piqué ces affaires, serait-ce le vent fripon ou un passant malisson ? Je mène l’enquête... J 

Le même jour...

Glen Scotia

Avant de faire notre pause déjeunée nous cherchons la distillerie Glen Scotia, qui d’après le GPS devrait se trouver dans les environs. Les rues que nous traversons nous paressent ternes et tristes dans cette petite ville de Campletown. En effet une minute plus tard Helmut se gare au pied du grand bâtiment qui fait face à la rue. Une porte entre ouverte, une voix lointaine qui nous dit d’entrer, locaux froid de couleur jaune paille, nous arrivons dans une pièce qui sert simplement de bureau. Ian Macalister nous salue cordialement. Ici pas de visite, pas de dégustation, juste une pièce adjacente avec des arômes de naphtaline. Sobre au possible avec en touche décorative une moquette épaisse en carreau écossais vert, une étagère jaune avec quatre bouteilles dont seulement une faisait référence à cette maison !

Nous ne sommes pas habitués en Ecosse à autant de simplicité, qui est en même temps charmante et rafraichissante. Nous écoutons parler le manager de ces cuvées et sommes assez séduit pour acheter un et même deux échantillons les yeux fermés, surprise au retour !

Lorsque nous prenons congé, nous proposons à notre hôte de signer Helmut. Avec beaucoup de curiosité Ian affirme que c’est la première fois que des clients lui demandent de vandaliser leur voiture ! Chose fut faite et nous repartons simplement ravis !

Mercredi 11 Août

Springbank

Pour commencer, si vous vous rendez à Springbank dans le but de visiter  la distillerie, nul besoin de seprésenter à l’accueil pour obtenir un ticket ! En effet, c’est au magasin de Whisky voisin que vous serons proposés les différents tours envisageables. Désireux d’en savoir le plus possible, nous optons pour le tour « GOLD ». Ce dernier étant trop onéreux pour nous permettre la visite à tous les deux, l’heureux gagnant se désigne encore une fois à pile où face.

La visite, simple et agréable, est menée par Jim qui, sans mise en scène superflue, se montre d’une bonne humeur communicative. A la fin du tour, je pars seul avec lui pour voir la seconde distillerie :

Glengyle

10 minutes suffiront à faire le tour de cette charmante enseigne qui ne fonctionne qu’un mois par an.Tout le matériel nécessaire à la production se situe dans une unique pièce et selon Jim,

« Ce n’est pas une distillerie, c’est un hobbie ».

Pour la suite, l’on vous invite à retourner par vous-même au magasin pour la dégustation. Une fois entré, l’on vous mène par une arrière cour qui débouche vers un salon chaleureux. De confortables fauteuils en cuir encerclent une table de bois massif où sont posés les échantillons.

1. HAZELBURN, 57%: Belle coloration. Nez simple à dominance de grain, notes florales portées par lesesters. Bouche franche et gaillarde qui finit par revenir sur le grain. Bonne persistance.
2. KILKERRAN 6 ANS, 46%: robe pâle aux reflets argentés. Nez fin qui amène une tourbe discrète enrobant des notes fruitées et citronnées. Bouche souple qui monte petit à petit vers un final puissant. L’ensemble allie la jeunesse et la classe.
3. SPRINGBANK 10 ANS, 57%: Peu coloré. Nez attirant mais qui présente peu de choses en dehors des arômes si typiques au fût de Bourbon. La bouche voudrait vous enrober mais se laisse emporter par un alcool brulant et une tourbe vulgaire. Dommage!
4. SPRINGBANK 15 ANS FINI EN FUTS DE SHERRY, 46%: Belle couleur verveine. Le nez est enrichi par le Sherry et supporté par un bois alléchant. Bouche ronde qui malgré un aspect sérieux, demeure facile à boire. Très bon !
5. LONGROW 10 ANS, 46%: Jaune clair, nuances grises. Nez à la fois timide et complexe, presque secret. Bouche très agréable, final resserré et rassurant qui incite à y retourner…
6. LONGROW 8 ANS, SINGLE CASK (SHIRAZ), 58.5%: Ambre brillant. Nez atypique de malt, de noix et de bois évolué. Bouche voluptueuse même si un peu puissante. La syrah semble passer au dessus du Whisky.

• J’AI APPRECIE: Un discours emprunt de simplicité et sans détours. Avoir découvert une originalité, ( Glengyle).
• JE REGRETTE: Des eaux de vies parfois trop chaleureuses et un personnel un peu trop détendu.

Le même jour...

Tobermory

Lucile supportant mal le ferry, je continue seul la journée en me rendant sur l’île de Mull. La traversée dure environ 45 minutes et un bus attend dès la sortie du débarcadère, plutôt pratique ! Après la vingtaine de kilomètres nécessaires pour rejoindre le village, je me trouve devant une multitude de bicoques colorées faisant face à la mer, le soleil étant également au rendez vous, le tableau est superbe. La distillerie trône modestement sur la petite place. Exceptionnellement fermée pour maintenance, l’accueil reste tout de même ouvert pour permettre à qui le souhaite de découvrir la gamme. Une jeune fille sans doute embauchée pour l’été me présente deux eaux de vies qu’elle semble connaître sur le bout des doigts :

1. TOBERMORY 10 ANS, 40%: Robe très pâle. Nez timide qui demande un peu de temps et quelques gouttes d’eaupour se dévoiler. Bouche incroyablement souple et tonifiante qui offre une persistance respectable.
2.  LEDAIG 10 ANS, 46%:  La couleur encore plus cristalline que tout à l’heure, laisse place à un nez exclusivement tourbé. La bouche s’annonce guerrière mais disciplinée.

• J’AI APPRECIE : Une distillerie modeste qui ne produit que du Single Malt et offre de bons rapports prix / plaisir.
•  JE REGRETTE : Que ces jolis Whiskys soient présentés dans des verres en plastique. 

Mardi 10 Août

Oban

Le matin se lève sur le port. Nous nous faisons violence pour nous sortir de nos draps chauds et affronter le vent malicieux qui se glisse par la fenêtre et nous chatouille les pieds. Nous avions pris rendez-vous à dix heures et la visite s’enchaîne. Nicole s’occupe de notre groupe, pleine de dynamisme, cette jeune fille nous emmène découvrir la petite entreprise. Encore et toujours Diageo qui dirige, mais la taille reste modeste. Ici est produit seulement leur Single Malt 14 ans (que nous dégusterons ensuite), ainsi que de temps en temps une autre cuvée. La visite est plutôt réussie malgré quelques jeunes espagnoles qui avaient décidé de faire suer notre pauvre Nicole avec des questions sans intérêts !

Vers la fin du tour nous nous arrêtons sur un fût de whisky de 10 ans,  nous allons d’ailleurs le déguster.

1. Single Malt 10 ans 53% vol sur fût : Couleur très claire. Nez puissant, boisé et malté. La bouche toute jeune demande à être affinée mais révèle un bel équilibre.

2. Single Malt 14 ans 43% vol : Or brillant. Le nez arbore tour à tour la fleur, le grain, les fruits confits mais la tourbe que Nicole nous demande de retrouver s’est perdue dans le verre.

Un petit jeu gustatif, enfin : dès de gingembre confit à apprécier avec notre Malt.

La puissance de la sucrerie se balance et s’entremêle avec la puissance de l’alcool. L’ensemble fait ressortir l’aspect virile du whisky, la fumée arrive et prend sa place. Bel échange ! Par contre il faut aimer le gingembre parce qu’il n’y que lui qui reste, et pour longtemps.

Notre visite fût (presque) aussi agréable que la promenade sur le port qui suivit et que la découverte de cette magnifique petite ville qu’est Oban.

Lundi 9 Août

Notre vieil Helmut rétabli, il est temps de se remettre au travail. Nous sommes heureux de pouvoir  reprendre la route mais une inquiétude nous taraude toutefois ; les 230 Pounds laissés pour la pièce et la réparation ont peut être fait un trou assez conséquent dans la caisse de l’association pour nous priver de l’Irlande…

Ben Nevis

Nous attaquons par Ben Nevis, les jeunes filles qui s’occupent de l’accueil sont relativement austères et désintéressées. Une fois avoir encaissé les 4 Pounds règlementaires, elles me remettent entre les mains de John, le guide en charge du tour. Dans un discours récité avec monotonie, il fera peu d’efforts pour se faire entendre des 24 personnes présentes. A noter que quelques retardataires ont rejoint le groupe avec précipitation, et ont du présenter leur ticket d’entrée en bonne et due forme avant même d’être seulement salués. Un jeune resquilleur est d’ailleurs impitoyablement renvoyé vers la caisse enregistreuse. L’intérieur est abîmé et nous avons vue sur des tôles rouillées et des murs à la peinture écaillée. La distillerie ressemble à une usine désaffectée à la limite de l’insalubrité et l’odeur de grain envahissante évoque un élevage de volailles hors-sol. Et dans ce décor banal à pleurer(…), John nous guide sans engouement, tantôt assis sur une cuve, tantôt accoudé à une rambarde. Ce dernier gardera d’ailleurs les mains dans ses poches et ne les sortira qu’à deux reprises, pour se gratter le nez. Une « dégustation » nous est proposé au terme de la visite :

1. BEN NEVIS BLENDED, 40% : Jaune mat. Nez de vin cuit et d’oxydation (noix), alcool discret et bois sur la réserve. Bouche simple, peu expressive, et sans persistance.

• J’AI APPRECIE : Que le supplice soit de courte durée.
• JE REGRETTE : Les panneaux attractifs et omniprésents marqués « The Legend Of Ben Nevis ». Jen’est rien trouvé de légendaire à Ben Nevis, si ce n’est la médiocrité !

Jeudi 5 Août

Après cet intermède enrichissant ponctué d‘un solide petit déjeuner, nous repartons tous les quatre en direction d’Islay. Le van est signé par nos hôtes « welcome you back any time », ils ne croient pas si bien dire ! Dès le début des chemins de terre, Helmut semble produire un bruit curieux. La chose ne  s’arrange pas sur le goudron mais nous ne nous alarmons pas pour autant. Les kilomètres défilent, et là…c’est le drame!

Un bruit sourd, le pneu? Non, une gerbe d’étincelles et le van s’affaisse : nous voilà sur l‘essieu ! Je sort en vitesse pour voir où s’en va la roue, et je la retrouve flottant au milieu de la rivière. Quelques foulées pour prendre un peu d’avance, je jette mes chaussures et traverse les orties avant de descendre dans l’eau  ( plutôt froide soit dit en passant  ), pour la récupérer.

Elle est entière mais l’écrou est perdu. Nous appelons Helen pour connaître l’adresse du garagiste le plus proche. Par chance c’est l’un de ses amis. Denis s’en va chercher la pièce manquante pour pouvoir rouler jusqu’au garage, et nous restons sur place pour veiller sur Helmut. Toutes ces émotions nous ayant ouvert l’appétit, l’on voit sur les photos que Lucile ne se laisse pas abattre !

La roue remontée, nous nous en allons grinçants vers le garage, le patron n’a pas le temps de s’occuper de nous mais semble disposé à nous prêter les outils pour réparer. Le temps de limer la ferraille pliée et de meuler un nouvel écrou pour y installer une goupille, nous voilà de nouveau sur la route. Jugeant la réparation suffisante, nous reprenons le chemin de chez Helen qui nous réserve un accueil imprévu, mais tout aussi chaleureux que la veille.

L’incident s’est produit sur la seule portion de route qui était plane et droite, nous n’étions pas seuls, et nous avons eu l’occasion de réparer et d’être logés sans soucis, sans doute avons-nous eu de la chance dans notre malheur…

Vendredi 6 Août

La matinée à une impression de déjà vu, et ce n’est pas fini ! Jouant de malchance, notre réparation de fortune ne tient pas, et nous voilà au bout de quelques dizaines de kilomètres, avec la même roue en moins ! Remorquage puis examen, cette fois ci c’est du sérieux ; les cannelures sont complètement limées et il faut changer l’arbre. Une entreprise nous garantit en avoir un à Banchory et nous prenons tous les quatre la deuxième voiture pour aller le chercher. Quasiment deux heures de route pour rien : arrivés sur place, la pièce est introuvable. Et pour cause, l’objet tant convoité a été vendu mais pas déstocké. Nous localisons un spécialiste Volkswagen à Pitcaple, seulement ce dernier ne peut se procurer la pièce avant le lendemain. 

Comme nous sommes bloqués sur place, nous passons la nuit à Clastrindarock Forest, chez Jake et Bob. L’habitation fait plus figure de cabane que de maison, et le jardin, pourtant riche, semble dominé depuis longtemps par la végétation. L’intérieur révèle un meuble en bois servant autant d’établi que de table à manger, un canapé éventré, et un vieux poêle à bois. Le tout vous vous en doutez, n’étant pas desservi par l’électricité. Bob nous sert une assiette de ragoût à l’apparence douteuse. Ne voulant pas refuser l’hospitalité, nous cherchons un peu de courage, mais attendons d’être seuls dans la pièce pour en reverser la moitié dans la marmite. Un café soluble nous est ensuite proposé à l’extérieur. Un feu de sapin tente de survivre sous un temps maussade en dégageant une fumée âcre et opaque, et une bobine de chantier éventrée sert de garde manger. Toute discussion sérieuse est compromise avec Bob, qui semble avoir définitivement retourné sa propre carte. Il à tout de même la bienveillance de nous présenter les lieux de convenance : d’odorantes toilettes sèches qui n’ont pas été vidées depuis un temps certain et que nous délaisserons au profit de l’extérieur.

Trois caravanes fatiguées nous sont proposées pour le couchage, à celle dont une bâche à remplacé letoit, nous préfèrerons celle gonflée par l’humidité et soutenue par des étais en fer. Les mouches mortes et les mites soigneusement ôtées, nous nous apprêtons à passer la nuit. En réalité personne ne ferme l’œil, et les minutes qui nous paraissent des heures s’enchainent longuement. Dans une ambiance digne de Blair Witch Project, nous attendons l’aube. 

Samedi 7 Août

Pas de feignants le matin vous vous en doutez, notre petite équipe décolle en prenant bien soin de ne pas réveiller Bob qui dort toujours du sommeil de l’enclume. Nous faisons de nouveau halte à Pitcaple pour récupérer l’arbre, et repartons à Tomintoul pour remettre Helmut sur pieds. Le garage étant fermé, il nous faudra attendre Lundi matin pour que Charly, le patron, effectue la réparation. Encore merci à lui pour sa gentillesse et sa rapidité ! 

 Un incident nous ayant fait perdre les magnifiques clichés pris chez Bob, ceux présents montrent comment Lucile à occupé son dimanche : en me teignant les cheveux au henné !      

Le même jour...

Helen et Peter chez qui nous sommes cordialement conviés sont des artistes et des poètes dans l’âme. Une belle pause, dans notre voyage, pleine de fraîcheur et d’authenticité. L’arrivée est quelque peu fastidieuse, les routes goudronnées sont à oublier. Nous croisons en chemins, félins, cerf, dromadaire, iguane, singe, crocodile, lapins, aigle en taille réelle s’il vous plaît, et un chien (vrai celui-ci) qui vient nous accueillir. Vous l’aurez surement compris Helen Denerley est sculptrice. Elle trouve, assemble et façonne des morceaux de ferraille et crée ces bêtes à s’y méprendre !

Son ami Peter était plus discret. Jardinier hors paire, joueur de Vielle et cordon bleu il à plus d’un tour dans son sac.

Les deux jours passés là bas seront inoubliables. Barbecue dans des tambours de machine à lavée, dégustation de whiskies au coin de la cheminée, festin de chanterelles cuisiné avec amour sur un vieux poêle… que demande le peuple !

Mercredi 4 Août

Glen Ord

Nous revoici en chemin en convois, nous faisons un détour par le Speyside, avant de partir direction d’Oban. Une belle rencontre nous attend, une amie de Papa du temps de ces vingt ans, nommée Helen. Nous rebroussons un peu chemin par cette route mais nous en profitons pour s’arrêter à

la Distillerie

Glen

Ord (Groupe Diageo) !!

La distillerie est fermée jusqu’au 6 Février 2011 pour travaux, pourtant l’accueil touristique fonctionne toujours, nous partons pour le prochain tour.

Gordon, notre guide est un homme aux cheveux blancs avec une barbe blanche de quelques jours. Nous tombons avec un groupe de français qui devra se contenter des explications anglaises pour comprendre le fonctionnement d’une distillerie.

Presque toute la visite s’effectue dans le hall qui fait office de petit musée, le seul endroit que nous découvrons est le chai d’élevage, ce qui est compréhensible à cause des travaux. Avant la dégustation notre écossais, suite à une question, commence à faire un spitch sur le groupe Diageo et tout ce qu’il possède, attention la liste est longue !! Nous retenons seulement que outre les vingt-huit de distilleries, il dirige aussi Guiness, Smirnoff, et j’en passe …

Il est grand ce Diageo !

1. Single Malt Singleton 12 ans 40 % vol (Distillerie Glen Ord) : Couleur or foncé, légère opacité. Le nez reste simplement sur le grain, l’orange confite et la fumée. La bouche est chaleureuse et acidulée, finie sur la tourbe. L’ensemble révèle peu d’identité.

2. Single Malt Auchroisk 10 ans 43 % vol (Autre distillerie de Diageo) : Jaune brillant. Nez agréable mielleux et citronné. Bois très discret. Bouche ronde finale malté. Très plaisant.

La visite de la malterie adjacente nous a malheureusement été refusée, même après présentation de notre projet. Les locaux seraient « trop dangereux ». Je plains les gens qui y travaillent…

Mardi 3 août

Talisker

Cap désormais sur l'île de Skye. Seule ombre dans le programme, la distillerie appartient à... Diageo ! 2 heures de route pour cette visite isolée, et une heure d'attente sur place tellement le flux de touristes est important. Les tickets d'entrée sont mêmes imprimés en 6 versions différentes pour canaliser tout ce petit monde.

Nous profitons de ce laps de temps pour nous restaurer dans un pub voisin. En demandant s'il est possible d'être servi pendant le temps imparti, la serveuse coupe court et répond:

"Je sais, vous avez rendez vous à une heure!"

Incroyable, les visiteurs sont tellement nombreux que les restaurateurs alentours connaissent même les horaires de visite!

Une demoiselle relativement stressée nous livre un récit paramétré qui présente peu d'intérêt. Munie d'un micro, elle se séparera de ce dernier au seul moment où il s'avère nécessaire. En effet, pendant l'une de ses explications, de l'orge est convoyée juste au dessus de nos têtes, rendant le discours inaudible.

Seule 40% de la production est destinée au Single Malt. L'orge qui ne vient pas de l'île est tourbé dans une malterie externe, L'embouteillage ne s'effectue pas sur place, et le degré est redescendu avec de l'eau déminéralisée. C'est à se demander si la distillerie n'est pas maintenue sur Skye uniquement pour gagner de l'argent sur les visites. Avouez qu'à 5 Livres le tour, à raison d'un départ d'environ 15 personnes tous les quarts d'heure, il serait dommage d'occulter un tel filon!

Je ne parlerai pas de l'unique Whisky disponible, ce n'est autre que le Talisker 10 ans qu'il vous à tous été donner de déguster dans les bars. De plus, il nous a été servi chaud. En conclusion, la distillerie ne vaut absolument pas le détour!

• NOUS AVONS APPRECIE: De pouvoir profiter d'un magnifique changement de paysage, et que le trajet permette un crochet par les montagnes et le Loch Ness.

• NOUS REGRETTONS: D'avoir du insister pour avoir une facture. En effet, comme il n'y a pas de petits profits chez Diageo Compagnie, l'hôtesse nous a expliqué qu'il y a trop de visiteurs pour intégrer un rouleau de papier dans la caisse enregistreuse...

Un fait nouveau cependant pour cet article, c'est la première fois que nous publions en temps réel. Joli, non?

Dalmore

La distillerie est coquette et se trouve les pieds dans l'eau. Il y aurait là de quoi faire une carte postale si les anciennes plateformes pétrolières ne venaient pas gâcher le tableau.

Nous tombons durant la période de fermeture, mais pour 1 Pound il nous est permis de déguster. Pour combler ce que nous loupons avec la visite, nous acceptons de visionner le DVD. Pour la petite histoire, un membre du clan Mackenzie aurait sauvé la vie du roi Alexandre III en servant un cerf durant une chasse. C'est donc tout naturellement que l'animal devient l'emblême du clan et de la distillerie.

1. DALMORE 12 ANS, (ELEVE EN FUTS DE BOURBON ET SHERRY, 40%): Ambré aux reflets marrons. Le nez offre du bois, de la noix, de la praline et de la coco. La bouche est ample avec un alcool très bien intégré et une finale salivante. Un très bon rapport prix/plaisir qu'il nous tarde de vous faire découvrir.
   
   
2. DALMORE 15 ANS, (ELEVE EN FUTS DE SHERRY, 40%): La robe devient plus soutenue mais le nezmoins locace. La bouche se montre très souple et facile d'accès. un excellent Whisky d'initiation.
   
   

Les vieilles barriques datant pour certaines de 1868, permettent ici d'obtenir des élevages très subtils, parfois exclusivement en fût de Sherry. Une belle découverte... 

Lundi 2 Août

Glenmorangie,

Aujourd’hui, lundi 2 Août, une dégustation un peu particulière, puisque c’est mon cher Papa qui m’accompagne à la sortie de la petite ville de Tain, à la distillerie connue sous le nom de Glenmarangie. Entre père et fille nous suivons notre jeune guide qui nous emmène à travers les installations. Une petite curiosité, un malt complètement marron foncé. Une odeur de chocolat et de café s’élevait de ces grains, ils apporteraient une touche aromatique au whisky.

L’élevage se fait exclusivement en fût de Bourbon, il est en suite fini dans plusieurs barriques de différentes origines.

Nous dégustons 3 Single Malt de 12 ans :

1.      The LASANTA, fini en Oloroso Sherry Casks 46%vol : Couleur ambrée. Premiers arômes de solvant, évolue ensuite sur les fruits secs grillés. La bouche n’est pas très harmonieuse et demande à être assagie.

2.      The QUINTA RUBAN, Port cask extra matured 46% vol : Couleur très attrayante, douce et soyeuse de rose cuivré. Le nez est emporté par les fruits confits et séchés, le bois grillé. La bouche est plus fine, l’alcool reste bien intégré. Une impression de rondeur en bouche que pourrait apporter une liqueur.

3.      The NECTAR D’OR, Sauternes cask extra matured 46% vol : Couleur or foncé et brillant. Nez porté par le miel, l’abricot confit. L’alcool est bien maîtrisé, la bouche est élégante et charmante, elle part en fin de bouche sur des notes de caramel et toffe.

Le monde du « sucré » était on ne peut plus présent tout le long de la dégustation. L’impression d’une femme juste un peu trop maquillée, dommage !

• NOUS AVONS APPRECIE : De voir une distillerie en fonctionnement avec toutes ses bonnes odeurs de fermentation et de distillation.

• NOUS REGRETTONS : Rien de nouveaux à apprendre.

La journée est devant nous, nous décidons par conséquent de faire quelques kilomètres de plus pour découvrir les whiskies de Blalbair, malheureusement nous revenons bredouille. Nous avons du faire demi tour devant porte close. Ah les vacances !!

Nous visitons dans la même matinée un souffleur de verre, petite interlude intéressante. Malheureusement nous n’aurons pas la chance de le voir en action. L’artisan travaille en ce moment sur une commande de bouteille pour la maison Glenfiddich. Uns série limitée de 50 bouteilles à plus de 10 000 mille pound si j’ai bien compris. Je trouve cela bien de faire marcher les artisans locaux…

J’ai craqué personnellement sur une superbe carafe soufflée à la main, budget oblige, je l’ai laissé sur l’étagère…

Nous étions partis pour voyager jusqu’aux îles les plus au nord, îles d’orkney et de shetland pour visiter deux distilleries, Scapa et Highland Park. Nous reculons devant le prix du Ferry, qui avec la voiture, arrive à un montant de 300 Euros. Tant pis pour nous ! Nous irons donc vers le Sud. Prochaine étape distillerie Dalmore.

Dimanche 1er Août

Enfin dimanche est là ! Pas besoin de vous dire que notre saint jour n’était que peu productif. Petit déj’ à 14h, balade sur la plage ou sous la pluie comme vous préférez…

Pourtant une chose qui a rythmé notre journée, l’arrivée « surprise » de mon père, Denis, et de ma sœur, Estelle. Ils se sont pris une semaine de vacances chacun et comptent bien la passer avec nous en Ecosse.

Nous séjournons chez un ami de Papa qui nous accueille généreusement à Tain, petite ville sur le bord de la mer, une demi-heure de route au Nord d’Inverness.

Qu’est ce que ça fait du bien de se reposer !

Benromach, le même jour

Pour terminer cette grande région qu’est le Speyside, nous voici à Benromach. L’accueil y est très cordial et rien n’est laissé au hasard. Un cahier des charges se trouve même sur la porte des toilettes, au cas où les lieux d’aisance ne seraient pas à votre convenance.

Après avoir supporté la terrible épreuve du DVD, Jim, un homme trapu et barbu s‘avance vers nous. Il commence par se présenter et nous explique que la distillerie serait la plus petite du Speyside. Celle la aussi? Dans une pièce servant de musée, il nous montre la coupe verticale d’une Mashtun, un moulin, un ancien tamis à grains et de vieux outils. Rien d’original je vous l’accorde, mais le bonhomme redimensionne la visite en se faisant bout en train.

L’aire de production, qui ne compte qu’un seul employé, abrite dans la même pièce la mash tun, les 4 washbacks et les 2 alambics. Pour répondre à une question sur le goût du moût, notre hôte nous livre une anecdote:

« Un jour, un ouvrier est tombé dans la cuve et a avalé du wash. Il s’est séché puis est allé aux toilettes 3 fois ».

Une expérience intéressante ; Jim nous verse un peu de New Spirit sur les mains et nous recommande de les frotter l’une contre l’autre. Si vous sentez votre main ouverte, une alléchante odeur de malt vous chatouille les narines. Frottez de nouveau puis fermez les. Le malt a disparu et la tourbe vous envahit !

Après ce tour de passe-passe olfactif, il est temps de parler du Chai. Il contient d’anciens fûts de Jack Daniels et des fûts neufs conçus spécialement pour eux. L’on nous assure que la forêt dont-ils proviennent est préservée des pesticides et autres produits chimiques.

Un échantillon nous est proposé :

1. BENROMACH 10 ANS, 43% : Or soutenu, probablement une influence du passage en futs de Sherry. Nez diplomate qui présente un alcool maîtrisé et une tourbe retenue, ponctuée de notes citronnées. La bouche est légère, enrobée par la fumée, et termine sur le poivre blanc. L’ensemble est tellement bien cousu que l’eau semble le diluer plus que l’assouplir.
   
   En nous présentant, l’échange s’intensifie et il nous est proposé deux échantillons supplémentaires :
2. BENROMACH PEAT SMOKE, 46% : Ses 6 ans en fûts de Bourbon lui confèrent une couleur très pâle et une forte brillance. Le nez est autant emprunt au caramel qu’à la fumée et la bouche sérieuse et raffinée se termine par une tourbe fougueuse.
3. ATHOL BROSE, LIQUEUR DE WHISKY, MIEL ET PLANTES, 35% :  De couleur claire, le nez semble être un hybride entre la Chartreuse et l’Hydromel en dévoilant le menthol, le miel, et les plantes médicinales. Une bouche curieuse aux caractères herbeux, doux et sucrés demeure d’une persistance incroyable.

Soucieux d’en savoir plus nous décidons de faire une exception à nos principes en achetant une bouteille que nous n’avons pas dégusté, la cuvée ORGANIC. S’il vous intéresse de le découvrir avec nous à notre retour…

• NOUS AVONS APPRECIE: De terminer le Speyside par une dégustation aussi intéressante.
•  NOUS REGRETTONS: De ne pas avoir pu goûter d’avantage et de ne pas avoir pu prendre des photos de cette très jolie distillerie !

Samedi 31 Juillet

Glen Moray

Samedi 31 nous partons en direction d’Inverness, il nous reste trois distilleries à faire sur la route. La première Benriach est fermée. La seconde nous ouvre ses portes, à nous comme à une ribambelle de nationalités différentes. La visite est classique, notre hôte, Lois, se révèle claire et précise dans ces explications et se fait un plaisir de nous voir un à un respirer une grande bouffée de CO2 au stade de la fermentation. Chacun se divertit à sa façon !

Nous dégustons deux whiskies :

1. Glen Moray 16 ans 40% vol : couleur or concentré. Nez de peinture fraîche, se glissent derrière quelques épices, grain et fruits confits. L’alcool agressif domine la bouche et laisse peu d’arômes s’en échapper.

2. Glen Moray 1995, mis en bouteille en 2008 : Couleur cuivrée, nez de dissolvant, pudding de noël, de caramel. En suite l’alcool ne laisse pas place à grand-chose d’autre qu’une bouche en feu.

• NOUS AVONS APPRECIE : D’avoir pu visiter le chai et d’avoir pu prendre de beaux clichés.

• NOUS REGRETTONS : D’être venus ?